Fabrice Hadjadj – Le progrès suppose un but qui reste fixe
Le progrès forcément bon? Fabrice Hadjadj trace l’histoire de nos questionnements philosophiques au sujet de l’homme et le développement de la technique et de la technologie depuis la Grèce antique et le dialogue entre les dieux Thoth et Tammuz à la fin du Phèdre de Platon au sujet de l’invention de l’écriture. Pour Platon, le livre n’est pas mauvais, mais il doit être subordonné à la parole vivante, sinon il sera néfaste pour la mémoire humaine. Essayant d’actualiser cette ligne de pensée, Fabrice Hadjadj pose la question de savoir si les avancées technologiques liées aux machines (et donc quasi-indépendantes de l’homme) peuvent être à la fois des phénomènes de régression technique dans le sens du savoir-faire humain qui se déploie dans un contexte social, communautaire? Quelles ont été les conséquences profondes du remplacement au XXe siècle du milieu paysan, agricole par le paradigme technocratique comme point de référence principal pour la culture humaine? Et comment se situer par rapport aux nouvelles technologies sans tomber dans une technophobie irrationnelle, néo-réactionnaire? Pouvons-nous sauver la technique dans le sens noble, humaniste du terme contre l’automatisation par la technologie?