Fabrice Hadjadj – Le progrès suppose un but qui reste fixe

Intelligence artificielle ou imbécillité artificielle? Fabrice Hadjadj, philosophe et directeur de l'Institut Philanthropos à Fribourg, offre ses réflexions sur la cybernétisation de la société en dialogue avec Louis Daufresne pour l'émission "Le Grand Témoin" sur Radio Notre-Dame. Diffusion le 28 mars 2018. Niveau grand public instruit. Durée 49 minutes. Pour écouter, cliquez sur le titre de l'article.

Le progrès forcément bon? Fabrice Hadjadj trace l’histoire de nos questionnements philosophiques au sujet de l’homme et le développement de la technique et de la technologie depuis la Grèce antique et le dialogue entre les dieux Thoth et Tammuz à la fin du Phèdre de Platon au sujet de l’invention de l’écriture. Pour Platon, le livre n’est pas mauvais, mais il doit être subordonné à la parole vivante, sinon il sera néfaste pour la mémoire humaine. Essayant d’actualiser cette ligne de pensée, Fabrice Hadjadj pose la question de savoir si les avancées technologiques liées aux machines (et donc quasi-indépendantes de l’homme) peuvent être à la fois des phénomènes de régression technique dans le sens du savoir-faire humain qui se déploie dans un contexte social, communautaire? Quelles ont été les conséquences profondes du remplacement au XXe siècle du milieu paysan, agricole par le paradigme technocratique comme point de référence principal pour la culture humaine? Et comment se situer par rapport aux nouvelles technologies sans tomber dans une technophobie irrationnelle, néo-réactionnaire? Pouvons-nous sauver la technique dans le sens noble, humaniste du terme contre l’automatisation par la technologie?